Jacques Lemonnier : "Il n'y a plus de problèmes au sein de l'UCVIA"

Publié le par MonVersailles

Il a fondé l'Eclat de Verre et les Antiquaires de la Geôle. Il a développé Versailles Portage au point d'en faire un exemple en France. Mais il est aussi le nouveau patron des commerçants de Versailles depuis son élection à la tête de l'UCVIA. Entretien avec une légende du commerce versaillais.

MonVersailles : Jacques Lemonnier, bonjour. Avant d'aborder des sujets d'actualité, racontez-nous un peu votre histoire...

Je suis issu d'une famille de commerçants, installée à Versailles depuis 1870. Mon arrière-grand-père et mon grand-père étaient boulangers, le premier rue de Montreuil, le second rue de la Paroisse. Puis mes parents ont monté une droguerie, que j'ai reprise en 1973 pour lancer l'Eclat de Verre. Je me suis dit à ce moment-là que l'hyperspécialisation était l'avenir du commerce. Je me suis donc spécialisé dans l'encadrement de qualité pour professionnels et particuliers. Aujourd'hui, l'Eclat de Verre, c'est 35 magasins en France, en Belgique, au Luxembourg et aux Etats-Unis. J'ai aussi créé les Antiquaires de la Geôle à cette époque.

Aujourd'hui, vous avez passé la main et dirigez Versailles Portage. Qu'est-ce qui vous a poussé alors à devenir le président de l'UCVIA ?

Je craignais avant tout la désunion. Un conflit de personnes risquait d'entraîner une scission au sein des commerçants de Versailles, ce qui aurait été la pire des choses. Si on n'est pas unis, on ne fait rien. Mais aujourd'hui, il n'y a plus de problèmes au sein de l'Union et tous les adhérents sont bien décidés à travailler main dans la main. Ils ont compris que c'est avant tout leur intérêt.


Quels sont les projets de l'UCVIA ?


Aujourd'hui, l'UCVIA fédère 13 associations de commerçants, soit 350 commerçants sur 1300. Mais malgré le travail extraordinaire des bénévoles, cela ne suffit pas. Alors un salarié à plein temps a été recruté. A partir de septembre, ses tâches seront : améliorer la communication entre adhérents, mais aussi auprès des non-adhérents, des institutionnels (mairie, conseil général, préfecture, CCIV etc) et des Versaillais, accueilllir les nouveaux commerçants (qui se verront remettre un package de bienvenue) et bien sûr continuer à défendre nos intérêts. Nous continuons aussi de développer le site du Grand Magasin de Versailles, qui totalise près de 30 000 visites par mois et qui diffuse de plus en plus de vidéos. Mais je regrette que les adhérents ne l'utilisent pas plus, alors que c'est un outil extraordinaire !

Quelles sont vos relations avec la nouvelle municipalité ?


Aussi excellentes qu'avec la précédente ! Je suis notamment satisfait de l'instauration du périmètre de sauvegarde du commerce et de l'artisanat car désormais la loi le permet. Etienne Pinte avait initié cette idée mais malheureusement les décrets d'application de la loi n'étaient pas encore sortis. Mais cette arme a pour objectif de ne jamais être utilisée, comme la bombe atomique. Elle doit dissuader et n'être utilisée qu'en dernier recours.

Quelles solutions préconisez-vous pour aider les commerces versaillais à affronter la concurrence ?

Il n'y a pas de miracle : allez chez eux ! Il faut les faire travailler au maximum ! Versailles a toujours souffert de la proximité avec Paris, puis Parly 2 et Vélizy 2. Mais si vous installez 30 boutiques de vêtements, les gens n'iront plus à Parly 2 ! Il ne faut pas non plus relâcher ce qui fait la force des commerçants versaillais : l'accueil, la qualité et la proximité. Enfin, la formation de certains nouveaux commerçants doit être mieux soutenue. La Charte de qualité, initiée par la Chambre de Commerce de Versailles, et qui récompense les commerçants qui répondent à des critères d’accueil et de professionnalisme très stricts, doit être davantage valorisée (comme par exemple, la Chambre des métiers qui vient de former deux nouveaux bouchers).

Avec qui travaillez-vous d'autres ?

Nous collaborons étroitement avec Versailles Grand Parc bien sûr (Martine Messager nous y représente) et sommes membres du conseil d'administration de l'Office du tourisme.


Quels sont les bons coins à Versailles ?

Il existe un triangle d'or : Carnot-Paroisse-Foch, mais un vrai professionnel peut réussir partout à Versailles. La preuve, certains Versaillais traversent la ville pour acheter leur baguette dans des boulangeries de quartiers éloignés du centre ville ( soi-disantes reculées,) car leur réputation dépasse largement les limites de leur (du) quartier !


Vous dirigez aussi Versailles Portage...

C'est une grande réussite et un exemple unique en France. Créée en 2000, cette association, qui compte cinq chauffeurs et deux permanents, repose sur trois éléments essentiels qui font sa force : le commerce de proximité, la réinsertion par l'emploi et la solidarité. Tout le monde est gagnant : le commerçant bien sûr, mais aussi les personnes âgées, les personnes handicapées, les parents coincés chez eux... Et je rappelle que c'est gratuit pour le bénéficiaire ! Le volume d'activités est en constante progression (14 000 courses par an) et couvre tout le territoire de Versailles Grand Parc. Même Martin Hirsch s'intéresse de près à notre affaire... Cette réussite s'explique aussi par la mixité sociale qui est la grande réussite d'Etienne Pinte : tout le monde ne consomme pas la même chose et c'est tant mieux.

Publié dans Commerce

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